Dominique Lemay
A Payatas, des lueurs d’espoir
« Un homme riche peut manger lorsqu’il a faim.
L’homme pauvre peut manger lorsqu’il a quelque chose à manger ». (Proverbe mexicain)
Actuellement aux Philippines, une famille sur cinq ne mange pas à sa faim. (Sources Social Survey). Dans ce pays à majorité catholique, le pauvre porte une lourde croix de misère. Ici, tout manque : nourriture, logement et évidemment éducation.
Scandale de Manille, Payatas est une montagne d’ordures s’étendant sur près 22 hectares et haute de 7 étages. C’est dans ces immondices que des centaines de familles, dont des enfants, vivent ou plutôt survivent en fouillant les ordures pour récupérer des bouts de fer ou des morceaux de cartons qu’ils revendront quelques pesos c’est-à-dire quelques centimes d’euros.
La montagne est surpeuplée et les « scavengers » - des chiffonniers - n’ont plus assez de matières premières à ramasser. Ils sont contraints aujourd’hui de creuser dans leurs taudis au péril de vie. Car, dans cet enfer, tout peut exploser d’un moment à l’autre en raison de la présence de poches de méthane, un gaz que forment les déchets en décomposition.
Prenons le cas de Nenita, par exemple. Cette jeune femme, seule avec ses quatre enfants, gagnait voici un an environ 100 pesos soit 1,80 euro par jour. Aujourd’hui, elle ne gagne plus que la moitié. Comment survivre avec un salaire si dérisoire?
Depuis 7 ans, Virlanie scolarise chaque année une centaine d’enfants de Payatas, ce qui est bien, mais insuffisant.
Aussi, la fondation a décidé d’ouvrir cette année un atelier de couture qui permettra, dans un premier temps, à une douzaine de familles de confectionner des uniformes scolaires.
Par sa présence à Payatas comme à Singkamas ou à Esteros, d’autres lieux « oubliés des Dieux », Virlanie montre qu’il y a toujours une lumière d’espérance même dans ces véritables enfers…
En vous souhaitant de joyeuses fêtes de Pâques
Dominique Lemay