Au temps de la Gaule il y a deux mille ans notre pays était recouvert de milliers de mégalithes de toutes sortes laissés là par les hommes de l’âge du bronze. Leur disparition a débuté avec l’évangélisation. Saint Martin, en particulier, fut le premier grand destructeur de mégalithes car les populations du haut moyen âge vénéraient encore certaines pierres considérées comme sacrées. Plusieurs conciles au cours des siècles ont rappelé à l’ordre les fidèles qui continuaient à présenter des offrandes ou à effectuer des processions auprès de pierres. Les nombreux toponymes Saint-Martin et Saint-Pierre en perpétuent encore le souvenir. Les menhirs sur lesquels les femmes en mal de maternité venaient se frotter le bas ventre étaient nombreux. Là encore les toponymes Gratte loup et Gratte moine en sont les vestiges. Je suppose même que l’expression patoise fan de lou serait l’héritière de cette tradition qui prétendait que l’accouplement simulé avec certains menhirs réputés pour cet effet pouvait permettre aux femmes d’avoir un enfant, lou étant le nom du menhir certainement en gaulois (peut-être déjà en préceltique). On peut d’ailleurs se poser la question si le dieu Lug gaulois et même si le lux (lumière) des Latins n’avaient pas un lien direct avec ce mot. Charlemagne fut ensuite, à son tour, un démolisseur acharné de mégalithes. Il fit raser des ensembles importants. Et puis, petit à petit les mégalithes servirent de gisement de matériaux pour la construction des églises ou des maisons. Au 19ème siècle on utilisa un menhir de première grandeur pour paver la place du marché à Jarnac. Dans les dernières décennies, avec l’apparition des engins mécaniques puissants, ce sont les agriculteurs, dans le cadre du remembrement, qui achevèrent le travail de démantélement commencé par Saint Martin. Il y a une dizaine d’années j’avais trouvé un mini dolmen dans un champ près de La Ville aux Moines. Quand je l’ai recherché l’année dernière il avait disparu. Aujourd’hui les grands menhirs en place sont rares et sont tous connus. Par contre on découvre encore des petits dolmens cachés au fond des bois. On peut trouver aussi des menhirs déplacés qui ont été transportés pour servir de décoration dans la cour de la ferme. Mais ce que l’on peut trouver encore le plus souvent aujourd’hui ce sont des vestiges de mégalithes souvent déplacés pour servir de borne ou de pilier à l’entrée d’un champ, parfois retaillés. Beaucoup de mégalithes de petite taille passent totalement inaperçus aux yeux des passants. J’ai découvert les restes d’un beau cromlech dans l’île d’Oléron, en bordure d’un virage, que personne ne voit. Beaucoup de pierres de petite dimension se trouvent dans les palisses. Ainsi j’ai découvert un alignement dans la palisse qui borde la route qui va de l’église d’Aulnay de Saintonge au village de La Cressonière. Ce sont ce que l’on appelle des mark stones. En fait certaines pierres classées parmi les mégalithes sont de très petite taille. Ce sont des microlithes mais on les appelle néanmoins mégalithes car elles appartiennent à la culture mégalithique. Je présente ici quelques photos de pierres que j’ai pu découvrir au hasard de mes périgrinations dans la campagne saintongaise autour d’Aulnay de Saintonge (pays de ma mère) ou de Saint-Jean d’Angély. Mes recherches sur les toponymes préceltiques me conduisent à penser que le site de l’église d’Aulnay était un très important lieu sacré au néolithique, d’où les très nombreux monolithes reliques dans les environs. Les photos des mégalithes de Fontaine-Chalendray et de la Pierre l’abbé m’ont été fournies par Christian Garnier, un ami d’enfance, aujourd’hui président de l’Association d’histoire et d’archéologie d’Aulnay.
Voir les liens sur ce sujet :
http://site.voila.fr/megalithis/megalithis.html
http://www.paleologos.com/francais.htm
www.e-annuaire.ch/megalithisme,2944.html